PRUNE PHI

✦          PAST    Musée du Jeu de Paume, Paris (FR)            ✦          PAST    Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône (FR)            ✦          PAST    Hessel Museum of Contemporary Arts, Annandale-on-Hudson (USA)            ✦          PAST    Workshop at L’École media art du Grand Chalon (e|m|a), Chalon-sur-Saône (FR)            ✦          PAST    Musée du Jeu de Paume, Paris (FR)            ✦          PAST    Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône (FR)            ✦          PAST    Hessel Museum of Contemporary Arts, Annandale-on-Hudson (USA)            ✦          PAST    Workshop at L’École media art du Grand Chalon (e|m|a), Chalon-sur-Saône (FR)           

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Photos perdues, mémoire retrouvée. Les artistes de la diaspora vietnamienne et la photographie

Éléonore Tran
Catalogue Photo Hanoï 2023
2023 (FR/EN)
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Prune PHI Long distance call 2 (2018) ©Prune Phi

Long distance call (2018) ©Prune Phi

« Cette technique de suture, opérée sur l’image vernaculaire par ajout de matière se retrouve amplifiée dans la pratique de Prune Phi (France, 1991). Formée à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, l’artiste mêle pratique et collecte de la photographie. Telle une enquêtrice, elle constitue d’imposant assemblages des documents qu’elle accumule au cours de ses recherches entre le Vietnam et ses différentes diasporas. Scotchées, brodées ou collées entre-elles les images permettent à l’artiste de retracer son histoire familiale, jusqu’à présent méconnue. Long distance call (2017), premier panneau de cette quête de soi en triptyque (dont Appel manqué et Hang up se font les pendants) relate son séjour à San Jose en Californie, au sein d’une famille qui lui appartient mais qu’elle ne connait pas. Pour se comprendre mutuellement et mieux s’apprivoiser, elle essaye de les photographier. Ne souhaitant d’aucune manière se raconter individuellement, ses oncles et tantes se soustraient toutefois à son objectif. C’est seulement lors d’évènements festifs que ceux-ci se laissent capturer en groupe, protégés par le jovial anonymat que celui-ci confère.

En associant ces clichés de son entourage aux différentes images de nourriture, de famille ou d’exil qu’elle a glanées au cours de son voyage, Prune Phi parvient à reconstituer visuellement la trame de son récit familial. La photographie vernaculaire exprime ce que ces portraits de famille taisent. Elle opère alors comme un fragment de mémoire venant compléter celle de l’artiste. Installation mouvante comme l’est la mémoire, Long distance call ne présente pas la même disposition d’images à chaque exposition. À l’instar du souvenir qui se réélabore à chaque fois qu’on en fait le récit, les photographies prises et rassemblées par l’artiste se meuvent et se recomposent au fil des collages et des expositions ; au rythme du travail de sa mémoire. »

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