PRUNE PHI

✦          PAST    Musée du Jeu de Paume, Paris (FR)            ✦          PAST    Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône (FR)            ✦          PAST    Hessel Museum of Contemporary Arts, Annandale-on-Hudson (USA)            ✦          PAST    Workshop at L’École media art du Grand Chalon (e|m|a), Chalon-sur-Saône (FR)            ✦          PAST    Musée du Jeu de Paume, Paris (FR)            ✦          PAST    Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône (FR)            ✦          PAST    Hessel Museum of Contemporary Arts, Annandale-on-Hudson (USA)            ✦          PAST    Workshop at L’École media art du Grand Chalon (e|m|a), Chalon-sur-Saône (FR)           

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Olivia Marsaud
Catalogue d’exposition du Festival Paysages Mouvants au musée du Jeu de Paume, Paris
2025 (FR/EN)
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Prune PHI, .cơm (2025), Festival Paysages Mouvants, Musée du Jeu de Paume, co-prodution Fondation d’Entreprise Martell ©Prune Phi.jpg

.cơm (2025), Festival Paysages Mouvants, Musée du Jeu de Paume, co-prodution Fondation d’Entreprise Martell ©Prune Phi

« Si on ouvrait les gens, on trouverait des paysages », disait Agnès Varda. Que trouverait-on si l’on ouvrait Prune Phi ? De l’eau piquée de vert, un paysage de rizière qui pourrait se trouver en Camargue aussi bien qu’au Vietnam, un enchevêtrement de racines étendant leurs rhizomes du côté de l’archive et de l’album de famille. Une mer intérieure tissée de récits d’exil(s), de présences fantômes et d’histoires non-dites. Un paysage aussi délicat qu’une tasse en porcelaine « grain de riz » et aussi affuté qu’un morceau de verre brisé.

« Prune Phi dit qu’elle pense ses œuvres comme les pièces d’un puzzle. Ses recherches sur sa famille et ses origines vietnamiennes nourrissent un projet plus vaste, encore en jachère et dont l’œuvre présentée ici est la première graine. Dans ce travail, le riz , élément symbolique, devient matériau de création. Ce grain est aussi banal que précieux, porteur d’histoires intimes et universelles. Prune Phi détourne les objets dont certains usages sont dégradants pour leur donner un pouvoir, positif cette fois-ci : le chariot de cuisine est ici pensé comme une sculpture, activée par l’eau. Il porte un paysage mêlant des pièces en verre dont les creux et les bosses déforment les images - photographies d’archives ou prises au téléphone et avec un vieux Reflex au Vietnam. Les pièces en porcelaine rappellent les verres à saké au fond desquels une photo de personnes nues apparaît lorsqu’on les porte à la bouche, dénonçant ainsi l’utilisation d’images stéréotypées et la violence sous-jacente qui en naît. La suite du projet est de créer une fiction à partir de tous les éléments récoltés au cours de la recherche « .cóm » : une histoire d’amour entre une diatomée, microalgue qui évolue dans les rizières, et un calcul rénal. Une rencontre impromptue lors d’une gorgée avalée et de son voyage jusqu’au rein. La mystique de l’eau pourra alors rejoindre le souffle des ancêtres. Que trouverait-on si l’on ouvrait Prune Phi ? Un paysage intérieur fait d’hypersensibilité au monde – visible et invisible – et de poésie à l’état brut. »

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